Certaines universités, en nombre heureusement assez limité, ont connu depuis la mi-mars des occupations, des blocages, des dégradations parfois importantes, et l’impossibilité subséquente d’organiser les examens de second semestre dans les conditions prévues.
À l’origine de cette situation, un « mouvement » d’opposition à la loi Orientation et réussite des étudiants (ORE) et au dispositif Parcoursup. Ce mouvement, né au lendemain de la promulgation de la loi, est resté sans organisateurs identifiables. Il s’est néanmoins attiré le soutien parfois actif d’un certain nombre de collègues, principalement au sein des formations de Sciences humaines et sociales. Les lycéens, premiers concernés par la nouvelle loi, n’y ont pas pris part.
QSF a exprimé à plusieurs reprises à la fois son soutien de principe à la loi ORE et ses interrogations sur ses modalités d’application. Le nouveau dispositif de régulation des entrées dans l’enseignement supérieur public est sans nul doute techniquement perfectible ; sa mise en place aurait gagné à être plus progressive, y compris pour parer à certaines objections et préventions, et elle aurait dû s’accompagner de l’annonce d’un effort financier nettement plus conséquent en faveur des universités et d’une révision profonde de la politique d’aide aux étudiants (bourses, APL, etc.).
Pour autant, QSF s’élève contre les procès d’intention et les caricatures dont le nouveau dispositif a fait l’objet, et s’étonne du mépris des institutions républicaines et de l’irréalisme foncier dont a témoigné la demande d’abrogation d’une loi tout juste promulguée.
QSF tient pour inacceptable toute action de nature à priver les étudiants, les enseignants et les personnels de tous statuts de l’accès aux locaux universitaires, et déplore que dans un certain nombre de filières le contrôle des connaissances doive s’effectuer en cette fin d’année dans des conditions qui jettent un doute sur la valeur des diplômes obtenus.
QSF s’alarme que des enseignants-chercheurs qui ont exprimé dans des termes mesurés leur opposition aux blocages se soient vus traités de « collabos » par des communiqués anonymes appelant à les « mettre hors d’état de nuire ». De telles intimidations sont inadmissibles et devraient être condamnées sans ambiguïté par l’ensemble des organisations représentatives. Aucune cause de nature politique, sociale ou institutionnelle ne peut justifier les déprédations et les violences verbales auxquelles nous avons assisté, et que certains enseignants-chercheurs ont cru bon de cautionner. QSF exprime sa solidarité et son soutien à tous les collègues qui ont été victimes de ces agressions et de ces formes de prévarication.
QSF craint que les filières universitaires au sein desquelles ces actions se sont développées soient en danger d’être désertées par les futurs étudiants, qui souhaiteront engager et poursuivre leur formation à l’abri de pareilles vicissitudes et dans des milieux académiques où l’esprit critique et la confrontation des idées peuvent s’exprimer librement et dans le respect de chacun.
Il convient aujourd’hui d’attendre les résultats finaux de la procédure Parcoursup pour demander sa modification sur tel ou tel point.
QSF demande que dès obtention de ces résultats, une nouvelle et ample concertation ait lieu pour que les vœux des candidats à l’entrée dans l’enseignement supérieur puissent être tous satisfaits dès lors qu’ils correspondent aux connaissances et aux compétences requises, et que tous les nouveaux étudiants trouvent à l’université les meilleures conditions d’études.
QSF estime que les dispositifs d’accompagnement pédagogique sous leurs différentes formes offrent aux étudiants une plus grande égalité des chances et une perspective de réussite dont tous les universitaires devraient se réjouir.